Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                                                                                             LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

LES BASTIDES
SOURCES ENCYCLOPEDIE WIKIPEDIA
en lien avec la Bastide de Revel

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LES BASTIDES

 

 

Une bastide (de l'occitan bastida) est l'une des quelque deux cent cinquante à trois cents villes ou villages neufs fondés dans le sud-ouest de la France entre 1229 et 1373 (Le Traité de Paris parfois considéré comme l'acte fondateur de mouvement de création urbaine) et répondant à un certain nombre de caractéristiques d'ordre économique, politique et morphologique.

La ville basse de Carcassonne est par exemple une bastide.

 

 

DEFINITION DES BASTIDES

 

 

 

Le mot bastide dans les textes médiévaux peut avoir différentes significations selon les périodes. C'est seulement à partir de 1229 environ que le terme prend le sens de ville neuve ("bastida sive populatio").
C'est au
XIXe siècle que commence l'étude historique des bastides.


F. de Verneilh définit les bastides comme : « ... des villes neuves bâties tout d'un coup, en une seule fois, sous l'empire d'une seule volonté. »
       Alcide Curie-Seimbres, reprendra cette définition en la précisant : « Les bastides furent toutes fondées a novo, d'un seul jet, à une date précise, sur un plan préconçu, généralement uniforme, et cela dans la période d'une centaine d'années (1250-1350). »
       Enfin, pour Odon de Saint-Blanquat, « une ville est une bastide quand les textes relatifs à sa fondation la qualifient ainsi » (1941).
D'où les grandes caractéristiques des bastides :

une bastide est une ville ;

il existe un acte fondateur ;

et des textes originels.

Il s'agit de très courtes définitions pour une question aussi complexe, mais l'essentiel y est. On pourrait ajouter que la bastide est un lotissement dont la taille est fixée par son concepteur et dépend de la place qu'il doit occuper dans un réseau urbain général. Les bastides sont l'expression d'une volonté médiévale d'aménagement du territoire.

De plus, il apparaît aujourd'hui que les bastides ne sont pas réellement des fondations a novo, comme le dit Curie-Seimbres. En effet, le terrain choisi pour leur implantation ne se situait généralement pas au milieu de nulle part. Il s'agissait souvent :

soit de villages absorbés ;

soit d'un lieu mythique ;

soit d'un grand carrefour où se déroulait déjà un commerce à un certain moment de l'année. En fait, une bastide sans corps.
Aujourd'hui, on s'accorde à dire qu'il s'agit de nouveaux
lieux d'établissement pour des groupes de population à but agricole, commercial ou politique.

 

 

LES LIEUX D'IMPLANTATION

 

 

  Le sud-ouest est inégalement touché par le phénomène des bastides. Deux espaces sont réellement privilégiés dans le choix des sites :   
               
le piémont pyrénéen ;
        
l'axe garonnais élargi vers l'est le long du Tarn, du Lot et de la Dordogne, pour des raisons naturelles : l'altitude et la qualité des sols. Les bastides étaient en effet des villes à vocation agricole ou historiques : le Languedoc était déjà plein de villes romaines.
      Certaines bastides s'établissent toutefois dans des positions défensives fortes. Par exemple :
Arouville, Hastingues, Montfort, Baigts, Pimbo, Miramont-de-Guyenne...
      Certaines sont entre les deux, moyennement ouvertes et protégées, comme hésitantes. Par exemple :
Saint-Justin, Cazères...
Mais la majorité s'implante dans des
vallées sans accident. Quelques exemples seraient : Grenade, Villefranche-de-Rouergue, Toulouzette, Labastide-Chalosse et Duhort. La période 1250-1350 est en effet paisible dans le sud-ouest, entre la

et la guerre de Cent Ans

 

 

Préhistoire du mouvement (1144-1229)

 

C'est entre 1144 et 1248, année de la mort de Raymond VII, comte de Toulouse, que sont construites les premières bastides. 1144 est l'année de fondation de Montauban, par le comte Alphonse Jourdain..
       À la période de la
Croisade des Albigeois, le pouvoir français montre tout son intérêt pour l'espace aquitain.
       Il s'agit d'une époque de transition avec l'
époque romane. On procède par tâtonnements dans la recherche d'un nouveau style.
De 1144 à
1208, le comté de Toulouse connaît son âge d'or. Montauban est fondée par le comte de Toulouse aux portes de l'abbaye Saint-Théodard, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Toulouse. Mais la guerre des Albigeois éclate et l'élan des fondations est brisé.
        Il reprend cependant dans les années 1220 avec l'installation du royaume de France dans le Languedoc (
1224) et le traité de Meaux-Paris (1229) qui coupe l'Albigeois en deux le long du Tarn. L'Est est réuni au domaine royal et l'Ouest reste au comté de Toulouse. Alphonse de Poitiers épouse la fille aînée de Raymond VII qui n'a pas de fils. Le comté de Toulouse est donc voué à disparaître.

        La paix est revenue et la région se stabilise. Les pôles principaux de la région au début du XIIIe siècle sont
Toulouse, Albi et Montauban, qui est déjà une grande ville à cette époque. Les bastides sont un effort de reconstruction après tant de guerres.

        Elles sont fondées de préférence sur les routes entre Toulouse et Albi. Cependant, quelques fondations françaises dans le Languedoc et fuxéennes dans l'Ariège constituent une minorité.

 

Période Alphonsine (1249-1271)

 

 Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, devient en 1249 comte de Toulouse. Il multiplie les créations de bastides : pendant ses vingt ans de règne (1250-1270), il en fonde cinquante quatre.
           Il est en conflit contre le roi duc à l'ouest (vers le Lot et la Dordogne) et le comte de Foix au sud (le long de la Garonne et de l'Ariège). C'est dans ces espaces frontières que se concentrent les fondations de bastides. Il s'agit d'une volonté de colonisation des larges vallées au sud de Toulouse.
           À cette époque commence aussi à se dessiner un axe de communication important entre Toulouse et
Paris vers Cordes et Villefranche-de-Rouergue.
           Il s'agit également de création politique suite à l'arrivée des
Capétiens dans la région : ainsi, la création de Villefranche-de-Rouergue répond à la nécessité d'Alphonse d'installer son pouvoir en Rouergue, face aux anciennes cités, telles Najac, restées fidèles à la dynastie raymondine.
           On remarque donc à cette époque la fondation de deux types de bastides dans deux régions différentes :

la plupart d'entre elles sont destinées à tenir des régions convoitées ou disputées. Elles se partagent les terres à surveiller et choisissent des sites défensifs[réf. nécessaire] ; à proximité du Quercy (repris par les Français aux Anglais en 1259), du Rouergue ou dans l'Albigeois : n'ont pas de rôle militaire ; ont une fonction étape entre Toulouse ; sont alignées sur les axes de communication.

 

De 1271 à 1290

 

Alphonse de Poitiers meurt en 1271, sans enfants. C'est le sénéchal français de Toulouse, Eustache de Beaumarchès qui lui succède.
En
1272, Edouard Ier est sacré roi d'Angleterre.
        En 1272, le sud-ouest est partagé de manière presque égale entre les deux hommes. L'ouest et le nord-ouest sont aux mains des Anglais, l'est et le sud aux Français. Les
Gascogne centrale et occidentale constituent la région frontalière entre la France et le roi-duc. Les seigneurs locaux cherchent à rester autonomes en passant d'un camp à l'autre.
        Les terres anglaises, surtout du nord-ouest, sont couvertes de bastides. Les anciennes ont été fondées par la France, les nouvelles par l'Angleterre.
        Ce sont des terres peu sûres. Les bastides y sont placées sur des sites défensifs à proximité de
cours d'eau qui sont des voies de transport en temps de paix.
        À la fin de cette troisième période, le Lot et la Dordogne seront assez uniformément recouverts de bastides, le long des cours d'eau.
Du côté toulousain, Eustache fonde des bastides suivant une
auréole autour de la métropole qui s'interrompt au sud-est.
        Dans l'Albigeois et la vallée de la Garonne, il intensifie l'implantation de bastides pour consolider le pouvoir français.
Enfin, en Gascogne orientale, il existe de nombreux comtés. En effet, il s'agit d'une région cloisonnée par le relief qui n'intéressait pas Alphonse de Poitiers. Les bastides qu'Eustache y fonde sont un moyen pour lui d'infiltrer la région.

 

De 1290 à 1350-1375

 

Cette période est marquée politiquement par une tension croissante entre l'Angleterre et la France.
       Eustache de Beaumarché meurt et la
guerre de Gascogne éclate. Il s'agit d'une offensive française. Ceux-ci prennent l'Agenais. La paix de     Montreuil rend à l'Angleterre beaucoup de ses terres dévastées par la guerre.
        La majorité des bastides construites à cette période le sont au sud-ouest de l'espace aquitain. Elles sont le fruit d'initiatives anglaises et seigneuriales. Le roi de France y participe peu.
        Il y a aussi intensification des implantations de bastides dans les régions déjà couvertes, ainsi qu'apparition de fondations de bastides dans le
Lauragais et entre l'Ariège et l'Agout. Ces dernières pour le assurer le contrôle des relations entre Toulouse et le Languedoc.

 

 

SOURCES ENCYCLOPEDIE WIKIPEDIA : http://fr.wikipedia.org/wiki/bastide_(ville)

Un lien sur un site des BASTIDES TRES COMPLET :http://bastidess.free.fr/